Juillet 2022

Une abeille visite la phacélie (Phacelia tanacetifolia) : c’est le mois de juillet ! Alors que les jours entament déjà leur lente décrue vers l’automne, la chaleur et la lumière du plein été dessinent un jardin partagé entre luxuriance colorée et tendance à l’étiolement.

À l’inverse, une partie des plantes méditerranéennes et certaines plantes exotiques atteignent leur pleine saison : juillet est le mois des buddlejas, de la persicaire (Persicaria amplexicaulis) avec ses épis violets qui dureront jusqu’à l’automne, de la magnifique Hysope officinale, d’un bleu nuit profond, des roses trémières, du millepertuis arbustif couvert de bourdons, du grenadier (Punica granatum) et ses extraordinaires étoiles rouges orangées qui deviendront des grenades à l’approche de l’hiver. La menthe est en pleine floraison et attire de nombreux papillons, de même que la salade.

Pourtant, comme en juin, ce mois de juillet n’aura pas été facile pour les plantes et la vie sauvage. La sécheresse et les épisodes de chaleurs qui se succèdent ont provoqué la mise en place de restriction d’usage de l’eau dans de nombreuses régions. Les plantes récemment installées doivent être soigneusement surveillées et arrosées en utilisant les réserves d’eau de pluie issues de dérivations des gouttières. Si vous disposez d’un jardin mais pas de réserves d’eau, l’évolution du climat doit vous faire envisager d’en installer rapidement. Le climat tend en effet vers des épisodes de chaleur de plus en plus intenses et fréquents, avec de long intervalles sans pluie, entrecoupés de violents aléas climatiques. De grandes quantités d’eau peuvent ainsi s’abattre en très peu de temps, ruisseler vers les rivières et la mer sans vraiment fournir d’eau durablement pour le sol. L’actuelle sécheresse est ainsi couplée avec des températures exceptionnelles de l’eau en Méditerranée, ce qui fait craindre aux météorologues d’intenses précipitations à venir (lien en espagnol).

En attendant, que ce soit dans le milieu naturel ou dans les jardins, beaucoup de plantes montrent les signes de la sécheresse. L’occasion de rappeler que si vous retrouvez l’une de vos plantes qui a séché, vous pouvez tenter de l’arroser, sans excès, le plus tôt possible le matin pour tenter de la sauver. Même les cas désespérés en apparence peuvent parfois reprendre. Les plantes réagissent en effet à la sécheresse et à la chaleur en enroulant leurs feuilles, voire en les perdant, pour limiter les pertes en eau par évaporation. S’il n’est pas trop tard, elles peuvent refaire des feuilles une fois l’eau revenue. Le conseil est donc d’arroser doucement, d’attendre et espérer.

Ibéris sempervirens victime de la sécheresse
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Le cas des arbres est plus problématique. Ceux-ci réagissent moins vite à ces épisodes de chaleur et de sécheresse, et les conséquences deviennent parfois visibles des mois plus tard. Souvent trop tard, lorsque le dépérissement est installé. Les arbres mis en terre depuis moins de trois ans doivent donc impérativement être arroser régulièrement s’il ne pleut pas, mais des arbres beaucoup plus vieux peuvent aussi disparaître à cause d’épisodes de sécheresse tels que nous en connaissons cette année. Les hêtres et les bouleaux sont particulièrement fragiles.

Quant à l’herbe, le meilleur moyen d’éviter qu’elle ne grille est de ne pas tondre, ou de tondre haut (au moins 6 cm). Et si elle jaunit, cela n’est pas grave. Ne gaspillez pas d’eau en arrosant les pelouses. Attendez le retour de la pluie, elles reverdiront d’elles-mêmes.

Les plantes ne sont pas les seules à souffrir du chaud. Les animaux sauvages peuvent aussi être en danger. Il est vital, pour cette raison, de toujours laisser des soucoupes avec de l’eau dans le jardin, pour les hérissons, les oiseaux, les insectes. N’oubliez pas de mettre une pierre ou une planche dans chacune des soucoupes pour fournir un point d’accroche aux animaux et éviter les noyades.

Abreuvoir à insectes
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Ces points d’eau ne sont cependant pas toujours suffisants. J’ai ainsi vu ce mois-ci une colonie de bourdons en difficulté à cause de la chaleur. Les ouvrières se sont mises à l’entrée de la colonie, battant des ailes pour la ventiler. Mais il y a eu des pertes quand même. Les bourdons sont particulièrement fragiles face à la chaleur.

Le compost doit aussi mériter notre attention en été s’il fait sec très longtemps. Arrosez-le délicatement de temps en temps s’il sèche. Les bactéries et insectes qui le font fonctionner ont besoin de cette humidité.

Plus réjouissant, le mois de juillet est celui de la plantation des bulbes d’automne (on peut aussi le faire en août) comme le Crocus sativus (le safran), les colchiques, les cyclamen (essayez le Cyclamen hederifolium et le Cyclamen pseudibericum!). Et c’est aussi le mois des récoltes : tomates, betteraves, courgettes, pois, épinard…